top of page
Rechercher

Signes religieux dans l'entreprise: l'employeur doit prouver "son besoin véritable" de neutralité

Photo du rédacteur: ELAGEELAGE

Dernière mise à jour : 19 juil. 2021



Le 15 juillet 2021, la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE)a rendu un arrêt important (renvoi préjudiciel) en matière de restriction d’expression des convictions politiques, philosophiques ou religieuses en entreprise.

Avec cet arrêt, répondant à deux litiges allemands (WABE et Müller Handel), la Cour légitime d'un côte l'interdiction de l'expression des signes religieux, politiques ou philosophiques par l'employeur. La Cour impose désormais aux employeurs de prouver concrètement que cette interdiction est un "besoin réel" de l'entreprise lié par exemple aux attentes légitimes des client.e.s de l'entreprise ou encore afin de prévenir des éventuels conflits sociaux.

Selon la Cour, "il est particulièrement important que l'employeur ait démontré qu'en l'absence d'une telle politique de neutralité, sa liberté d'entreprendre serait entravée parce qu'il subirait des conséquences négatives en raison de la nature de ses activités ou de l'environnement dans lequel elles sont exercées".

La Cour ajoute: l'interdiction du port de toute expression visible de convictions politiques, philosophiques ou religieuses peut être justifiée par la nécessité pour l'employeur de projeter une image de neutralité à l'égard de la clientèle ou d'éviter des conflits sociaux".

Cela dit, il incombe à l'employeur de démontrer, que la neutralité souhaitée doit être nécessaire pour son activité.. En plus, il doit traiter tous les signes de la même façon et avec la même rigueur indépendamment de leur apparence ou de leur taille.

En l'espèce, deux femmes allemandes s'estimaient discriminées car leurs employeurs respectif (une crèche et un magasin de parfumerie) leur interdisaient le port du foulard islamique au travail .

Les Tribunaux allemands vont se baser sur cet arrêt de la CJUE pour décider si sans la neutralité exigée, la liberté d'entreprendre des employeurs sera entravée. Ceci n'est pas évident et renvoie à la saga jurisprudentielle français de l'affaire "Baby Loup". L'apport décisif de ce nouvel arrêt est l'exigence de la preuve qui incombe à l'employeur : comment prouver que la stricte neutralité soit économiquement nécessaire pour l'entreprise? Comment justifier que les "signes ostentatoires" portent préjudice au vivre ensemble des enfants et de leurs parents dans une crèche?


La CJUE poursuit avec ces deux décisions sa série d'interprétation de la directive 2000/78 EC qui vise à garantir la non-discrimination (direct et indirecte) par rapport à la religion, les convictions politiques ou philosophiques, l'âge, le handicap, ou encore l'orientation sexuelle dans la sphère professionnelle. Les deux derniers arrêts en date de 2017, allaient déjà dans le sens d'une reconnaissance légale de la volonté de l'employeur d'afficher la neutralité dans l'entreprise et justifiaient des mesures prises à l'égard des salariés sous certaines conditions comme l'égalité de traitement entre tous les signes religieux et un contact direct avec la clientèle.


Ce nouvel arrêt a un impact également en France: en cas de souhait de restriction, l'employeur et les partenaires sociaux auront à prouver le besoin véritable de neutralité par des éléments factuels, commerciaux ou sociaux. Les attentes des clients peuvent être prises en compte mais devraient être prouvées également. La prévention des conflits sociaux peut être un argument valable mais nécessite des explications concrètes et circonstanciées.


Le Cabinet ELAGE qui travaille dans le domaine de la prévention des discriminations directes et indirectes intègre les apports de cet arrêt important dans sa pratique de conseil, d'accompagnement et de formation.

Comments


Contact

Cabinet Elage

Paris

Merci ! Message envoyé.

© 2018 par Myriam Le Barbier. Créé avec Wix.com

Mentions légales:

AARPI Cabinet ELAGE

F-23 Avenue Bosquet, 75007 Paris

Association d'avocats à responsabilité professionnelle individuelle (Aarpi) dont les associés sont Cabinet SCLD et Cabinet CGM

Capital social global : 100 000 € 

SIRET: 88201688400026

contact@cabinet-elage.com Merci d’utiliser le formulaire de contact pour toute prise de contact avec le cabinet

TVA intracommunautaire FR80882016884

Herbergeur du site: WIX

Wix Online Platform Limited 

Adresse : 1 Grant’s Row, Dublin 2 D02HX96, Ireland.

Contact: https://support.wix.com/fr/article/les-cookies-et-votre-site-wix

Les associées sont inscrites à l’ordre du barreau de Paris

Sylvia Cleff Le Divellec : C2514

Camille Geniaut Maraval : C1230

R.G.P.D.

Cabinet ELAGE est hébergé sur la plateforme Wix.com. Wix.com nous fournit la plateforme en ligne qui vous permet de nous contacter directement. Vos données peuvent être stockées par le biais du stockage de données, des bases de données et des applications générales de Wix.com. Elles stockent vos données sur des serveurs sécurisés derrière un pare-feu.

Lorsque vous nous contactez par le formulaire de contact sur notre site web, nous recueillons les informations personnelles que vous nous donnez, telles que votre nom, votre adresse et votre adresse e-mail. Vos informations personnelles ne seront utilisées que pour les raisons spécifiques.

Nous recueillons ces informations non personnelles et personnelles aux fins suivantes :

  1. Exploiter votre demande et contacter nos visiteurs par email

  2. Créer des données statistiques agrégées et d'autres informations non personnelles agrégées et/ou déduites, que pouvons utiliser pour fournir et améliorer nos services respectifs ;

  3. Nous conformer aux lois et règlements applicables  (RGPD).

Si vous ne souhaitez plus que nous traitions vos données, veuillez contacter notre DPO camille.geniaut@cabinet-elage.com ou nous envoyer un courrier à Cabinet ELAGE, 23 Avenue Bosquet, 75007 Paris.

bottom of page